Choisis la vie !
Le carême, même s’il dure 40 jours, n’a rien de cette quarantaine qui isole les personnes contagieuses pour éviter la pandémie. Certes, Jésus nous demande d’agir dans le secret à l’écart des regards, car l’essentiel n’est pas de tirer des honneurs et quelque gloire de nos efforts, mais bien plus d’entrer dans l’intimité avec lui. « Quand tu pries, retire toi au fond de la maison, dans ta chambre, Ton Père est là dans le secret ». Bien au contraire, le carême devrait allumer un feu, une contagion car il s’agit d’aimer, d’entrer en fraternité, de rejoindre les pauvres de ce monde pour secourir, partager, accueillir. Le carême est un chemin de bonheur, parce que l’amour ne peut qu’y être amplifié.
Mais je pense aussi à celles et ceux pour qui c’est « carême » toute l’année. Celles et ceux qui ne savent pas de quoi demain est fait parce que la santé est fragile ; celles et ceux qui se sentent isolés, rejetés ; celles et ceux à qui l’on n’adresse pas la parole, à qui on ne fera jamais appel ; celles et ceux qui ne peuvent que manger les miettes de la société de consommation ; tous ceux vers qui l’on pointe nos doigts dans nos conversations de café du commerce : les fameux « assistés », on parle d’eux comme s’ils étaient les « lépreux » de l’Evangile. Ah ! comme il serait bon de les mettre tous en quarantaine. D’aucuns préféreraient légaliser l’euthanasie que d’investir dans les soins palliatifs, favoriser l’avortement plutôt que d’accueillir un enfant différent, un enfant soleil, verser une allocation plutôt que d’éduquer, encadrer…. Et nous pourrions augmenter la liste. « Choisis la vie » (Dt 30).
Si nous choisissions la vie, jour après jour, le Carême de privation ne durerait que quarante jours, mais l’amour et la vie seraient donnés à profusion tout au long des jours et des ans. C’est l’égoïsme que nous devons mettre en quarantaine !
Ensemble vivons un carême heureux !
Abbé Bruno
Le carême, c’est choisir la joie…la joie à recevoir dans le secret de la prière…
Choisir la fraternité avec ceux qui sont seuls, exilés ( nos amis géorgiens que nous avons accueillis depuis septembre dernier),
Choisir la privation ,autre que la nourriture….Que ce soit la TV, Internet…ou bien d’autres choses auxquelles on s’attache…
C’est choisir la vie qui nous est offerte chaque jour avec son lot de joies et de difficultés…Merci Bruno !